.Objectifs de l’axe.
Ce programme scientifique, débuté il y a plus de 10 ans, a pour objectif d’observer et d’étudier les organismes vivants des hautes montagnes. Centrées sur les plantes à fleurs, des recherches sont menées sur leur histoire évolutive (phylogénie), la diversité biologique des espèces (taxinomie), les transformations des communautés végétales dans l’Anthropocène (écologie historique), et enfin sur les conditions écologiques vécues par ces organismes (suivi avec dataloggers). Plus récemment, un travail de fond portant sur l’épistémologie de la pratique des sciences du vivant en haute altitude (passée et présente) a été initié, et ce afin d’analyser plus pertinemment les données historiques recueillies et alimenter une nouvelle forme d’observations scientifiques incluant des socio-professionnels (protocole « rencontres », niveau 1).
L’axe ‘Biodiversité et écologie verticale’ de Refuges sentinelles s’inscrit dans le développement d’un observatoire du changement en haute montagne, en s’appuyant sur les refuges comme lieu d’observation et d’échange entre sciences et avec la société. Il repose sur des protocoles en cours d’implémentation qui se donnent pour double objectif de :
s’inscrire dans une réflexion interdisciplinaire afin de permettre le croisement de données et d’observations entre disciplines
s’appuyer sur la participation des socio-professionnels de la montagne
Dans une approche de type socio-écosystémique, il considère d’un côté le milieu support et de l’autre les usagers. Cette perspective permet un regard centré sur l’usage ou l’activité (ex. Nidification d’un oiseau, pratique de la randonnée, couchades des brebis, lieu d’abreuvement…) et ouvre à la réflexion de la coexistence entre usages, humains et non-humains.
Le dispositif vise aussi à permettre un changement de point de vue sur les milieux d’altitude, via l’inter/pluri-disciplinarité, mais aussi dans la façon dont on met en place l’observation participative en vue de proposer un nouveau regard sur les écosystèmes.
Pour cela il comporte deux entrées complémentaires : la première propose d’exploiter les interactions usagers-milieux et les rencontres entre usagers sensu largo ; la deuxième vise à appréhender les changements saisonniers du milieu comme des usages.
.Les Protocoles.
Biodiversité
Protocole “rencontres”
Niveau 1 : Observations ciblées d’une dizaine d’espèces par refuge, incluant animaux et flore qu’il est possible de rencontrer sur l’itinéraire de montée au refuge ou sur les itinéraires qui partent du refuge
- Formation/information des professionnels de la montagne (Guides, AMM, Gardiens), complétée par des petits livrets ou posters proposés dans les refuges
- Récolte d’informations spatiales et contextuelles (météorologique, émotionnel, milieu, type d’observateur) de la rencontre entre observateurs et observés …
- Collecte et partage des données avec l’outil « GeoNature-citizen »
Niveau 2 (implémentation ultérieure) : documenter les milieux qui ont été échantillonnées pour analyser spatialement les rencontres (observations).
Protocole “saisonnalité”
Niveau 1 : Installation de suivis time-lapse par caméras pour détecter la revégétalisation et le déneigement, coordonnés avec le suivi géomorphologique.
Niveau 2 : mise en place de suivis participatifs de la phénologie (floraison, hauteur de végétation, activités animales) autour des refuges tout au long de la saison estivale, avec un support visuel réflexif et participatif.
Ecologie verticale
Ce programme scientifique, débuté il y a plus de 10 ans, a pour objectif d’observer et d’étudier les organismes vivants des hautes montagnes. Centrées sur les plantes à fleurs, des recherches sont menées sur leur histoire évolutive (phylogénie), la diversité biologique des espèces (taxinomie), les transformations des communautés végétales dans l’Anthropocène (écologie historique), et enfin sur les conditions écologiques vécues par ces organismes (suivi avec dataloggers). Plus récemment, un travail de fond portant sur l’épistémologie de la pratique des sciences du vivant en haute altitude (passée et présente) a été initié, et ce afin d’analyser plus pertinemment les données historiques recueillies et alimenter une nouvelle forme d’observations scientifiques incluant des socio-professionnels (protocole « rencontres », niveau 1).
Niveau 1 :
Informations sur la biodiversité de haute altitude matérialisée sous forme de posters mis à disposition dans les refuges. Pour chaque refuge concerné, une voie d’alpinisme est donc décrite dans sa structure (topo) mais également pas les ‘habitantes’ permanentes que les pratiquants pourront observer. Un second poster porte sur la diversité biologique aux environs immédiates du refuge, permettant aussi à des usagers ne pratiquant pas l’alpinisme de faire des rencontres avec des non-humains.
Niveau 2 :
Une formation sur la biodiversité de haute altitude est mise en place à destination des socio-professionnels (guides, gardiens de refuge, accompagnateurs). Une première cession aura lieu cette année (2021), uniquement avec des guides de haute montagne (pour des raisons de places et d’organisation). Cette formation a vocation à être proposée à tous les socio-professionnels de la haute montagne. Un des objectifs de cette formation est de partager avec les socio-professionnels une autre approche de l’altitude, prenant en compte les non-humains. Elle contribuera à former les observateurs du protocole « rencontres ».
Niveau 3 :
Recherche sur l’histoire évolutive et l’origine des espèces végétales des hautes montagnes et poursuite des travaux d’écologie historique.
.Contacts.
Chercheur.euse.s responsables de l’axe :
Cédric Dentant (PNE), Isabelle Boulangeat (INRAE)