Le programme

 .Un dispositif transdisciplinaire.

1. La haute montagne peu aménagée: enjeux de connaissance et d'action

Les refuges de montagne constituent des observatoires privilégiés des effets croisés des changements environnementaux et culturels. Au-delà de leur fonction première d’hébergement, ils deviennent des destinations à part entière, dont la période de fréquentation s’élargit sur plusieurs saisons en lien avec la modification des conditions climatiques. Avec le renouvellement des publics et des pratiques sportives, contemplatives, culturelles et éducatives qu’ils accueillent, leur rôle structurant dans la fréquentation touristique de la montagne peu aménagée s’est renforcé. Ils deviennent des laboratoires récréatifs dans lesquels des innovations de niche contribuent à l’émergence de modèles de développement, en phase avec les enjeux de diversification et de transition du tourisme de montagne. En parallèle, le métier de gardien.ne se professionnalise et se diversifie vers des compétences accentuées de médiation culturelle, pédagogique et patrimoniale.

Sur le plan environnemental, la haute montagne (> 2000 m) est un milieu très peu investigué, malgré des enjeux de connaissance accrus par les problématiques d’ordre climatiques (réchauffement accéléré, retrait glaciaire), géomorphologiques (fusion du permafrost), de biodiversité (écosystèmes sensibles et évolutifs, verdissement, impact des activités humaines) et paysagères, vis-à-vis desquelles les refuges sont à la fois acteurs et témoins, et constituent des postes d’observation privilégiés et des ressources logistiques précieuses en milieu isolé.

Pourquoi les refuges ?

Ce sont des sites privilégiés :

* à la convergence des flux de fréquentation de la montagne, avec une présence humaine et des ressources rendues accessibles,

* en pleine mutation de statut, de fonctions,  ou en renouvellement de leur public,

*ont un rôle structurant  dans la fréquentation et la diversification touristiques,

* sont des objets d’étude à part entière

2. Les refuges sentinelles: laboratoires des changements environnementaux et sociétaux

C’est sur la base de ce constat que le programme « Refuges sentinelles » a été développé par le Labex ITEM et le Parc National des Écrins, en partenariat avec le CDP Trajectories-UGA et l’Agence Française de la Biodiversité, dans le cadre du programme Sentinelles des Alpes

Après un séminaire fondateur en juin 2016, qui a permis de co-construire les objectifs et orientations du programme en associant près de 70 participants (chercheur.e.s, parties prenantes territoriales et institutionnelles, fédérations sportives, gardien.ne.s, accompagnateur.trice.s, guides de haute montagne), des diagnostics ont été réalisés et des protocoles scientifiques ont été conçus,  testés lors de campagnes de recherches sur le terrain conduites en 2017, 2018, 2019 et 2020, toujours dans une logique collaborative impliquant toutes les parties prenantes.

Cette démarche est mise au service d’un objectif central qui est d’interroger ensemble les changements environnementaux et culturels, dans une perspective socio-écosystémique. Pour cela le programme vise à amplifier la dynamique de recherche en haute montagne, en impulsant, en coordonnant et en croisant des recherches en SVT et SHS, à la charnière des questions d’adaptation et d’innovation territoriale qui engagent des connaissances opérationnelles et à destination du public. Avec pour finalité de développer une culture partagée de l’observation avec l’ensemble des parties prenantes de la haute montagne. Ceci afin de repérer et mesurer les évolutions et les tendances qui permettent de comprendre comment la transformation du milieu naturel interagit avec des changements culturels pour faire évoluer les pratiques récréatives, contribuer à l’affirmation de nouvelles compétences professionnelles et générer de nouveaux enjeux d’observation et d’intervention.

 

Sur le plan scientifique et opérationnel les démarches engagées visent à :

  • interroger les relations Humains-Climat-Biodiversités en développant des questions croisées entre sciences de la nature et de la société ;
  • développer des méthodologies d’observation et d’intervention adaptées à la haute montagne pour répondre aux enjeux des espaces protégés, territoires, acteurs et opérateurs touristiques et sportifs face au changement global ;
  • réaliser dans la durée des campagnes d’observation à partir d’un panel diversifié de refuges comme lieu de recherche, de co-construction et de diffusion de la culture scientifique ;
  • co-construire et co-valoriser entre chercheurs et opérateurs les données issues des dispositifs de mesure et d’observation basés sur les des refuges.

À l’échelle d’un panel de refuges destiné à couvrir des configurations diversifiées en matière d’altitude, de processus naturels, de logiques de fréquentation et de contextes touristiques, des campagnes d’observation et de suivi sont réalisées dans la durée. Les travaux conduits impliquent l’ensemble des parties prenantes professionnelles et territoriales concernées (fédérations sportives, syndicats professionnels, offices et observatoires du tourisme), qui participent à l’orientation du programme, à la récolte et à l’exploitation des données. Les gardien.ne.s, interlocuteurs privilégiés, sont au cœur du dispositif et sont impliqués sur la base du volontariat.

Le dispositif concerne 15 refuges de la zone cœur du Parc national des Écrins, avec 2 sites pilotes en Haute-Romanche et dans le bassin du Glacier Blanc, en cohérence avec le périmètre du CDP Trajectories-UGA et de la plateforme LTSER Lautaret-Oisans.

Après une phase initiale d’expérimentation et de consolidation dans le massif des Écrins, l’essaimage du dispositif a été préparé en 2019-2020 par des études de faisabilité, et sera mis en œuvre en 2021 à l’échelle des massifs du Mont-Blanc (partenariat avec le CREA et la FFCAM) et en 2022 à l’échelle du Valais Suisse (partenariat avec L’UNIL et le CIRM). Des contacts sont également engagés en vue d’un essaimage ultérieur en Vanoise (partenariat avec le Parc national) et dans le Val d’Aoste.

3. Un dispositif pluri-interdisciplinaire, collaboratif et multithématique

Les activités développées reposent sur l’étroite complémentarité entre un dispositif central et des travaux connexes à vocation d’exploration méthodologique ou d’approfondissement thématique, en conjuguant les approches disciplinaires en sciences humaines et sociales et en sciences de la vie et de la terre.

3.1. Un cœur de dispositif déployé en 4 axes selon 3 niveaux d’engagement des refuges

Les principaux axes de recherche mis en œuvre croisent l’observation et l’étude des fréquentations, pratiques et métiers touristiques et sportifs avec la météorologie, la climatologie, la biodiversité, et la géomorphologie. Ils sont mis en œuvre sous forme d’enquêtes et de collecte de données quantitatives et qualitatives, d’observations in situ, de photoconstats, d’ateliers collaboratifs, et donnent lieu à l’expérimentation de méthodologies adaptées au contexte de tourisme diffus et à la haute montagne déconnectée. A la fin de chaque saison un débriefing interprofessionnel permet de mutualiser les observations, de croiser le regard des chercheurs et parties prenantes dans une logique d’intelligence collective et territoriale afin de faire émerger et de co-construire des questions croisées. Ceci afin de ne pas seulement juxtaposer des questionnements thématiques ou disciplinaires.

1/ Observations des fréquentations, pratiques et métiers de la montagne (en partenariat avec les gardien.ne.s et propriétaires des refuges) : monitoring des nuitées (saison et journalières), enquêtes auprès des usagers, relevés de destinations et pratiques en amont des refuges, implantation d’un réseau d’écocompteurs et de photo-constats sur des sites-pilotes, implication d’observateurs volontaires professionnels et amateurs, débriefings interprofessionnels de fin de saison.

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Philippe Bourdeau (PACTE), Pascal Mao (PACTE), Rozenn Martinoia (CERAG)

– Partenaires impliqués : Parc national des Écrins, FFCAM, STD, Compagnie des guides Oisans-Écrins, Offices de tourisme de Haute-Romanche et du Pays des Écrins, PGHM

2/ Météorologie & climatologie pour les refuges : test et implémentation de stations de mesures adaptées à l’information des usagers amateurs et professionnels en relation avec les prévisionnistes locaux de Météo France et le réseau de science participative ROMMA.

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Jean-Paul Laurent (IGE)

– Partenaires impliqués : Parc National des Écrins, Météo France, ROMMA

3/ Biodiversité et écologie verticale : observation participative d’espèces, revégétalisation, phénologie (floraison, hauteur de végétation) et déneigement à proximité des refuges, relevés de végétation dans les parois, impacts des pratiques hors-itinéraires

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Isabelle Boulangeat (LESSEM, Cédric dentant (PNE, PACTE), Sébastien Lavergne (LECA), Sandra Lavorel (LECA),

– Partenaires impliqués : Jardin Alpin du Lautaret, CREA Mont-Blanc

4/ Géomorphologie & risques : appui au développement de l’application ObsAlp,  photoconstats, panoramas interactifs, instrumentation de sites sensibles (photo-constats)

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Philippe Schoeneich (PACTE), Philip Deline (EDYTEM), Ludovic Ravanel (EDYTEM), Xavier Bodin (EDYTEM), Jacques MOUREY (CIRM UNIL)

– Partenaires impliqués : Parc National des Écrins,

De façon transversale à ces 4 axes, des opérations de photo-constats et de médiation/diffusion (Éducation à l’environnement et diffusion de culture scientifique : sensibilisation, conférences, posters, appui au développement d’activités de tourisme scientifique) sont mises en oeuvre en partenariat avec les Parc National des Écrins.

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Pascal Mao (PACTE), Yannick Viallette (PACTE)

– Partenaires impliqués : Parc National des Écrins, EDUCALPES

 

L’implémentation de ces axes dans les refuges partenaires s’effectue selon 3 niveaux d’implication en fonction des motivations et de la disponibilité des gardien.ne.s. et des configuration et ressources des refuges.

Afin de capitaliser et de partager l’ensemble des données récoltées, une base de données est en cours de réalisation dans une logique de F.A.I.R. data (Findable, Accessible, Interoparable, Reusable), assortie d’un module de cartographie interactive.

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Estelle Ployon (PACTE), Raffaella Balzarini (PACTE)

– Partenaires impliqués : CDP Trajectories, Parc National des Écrins

3.2. Des actions de recherche connexes développés à titre exploratoire

Leur objectif est d’amplifier la dynamique scientifique en haute montagne, en valorisant le réseau collaboratif établi avec les partenaires : mise en contact des chercheurs et socioprofessionnels, facilitation des travaux sur le terrain. Exemple de travaux réalisés depuis 2017 : cultures et pratiques professionnelles (gardien.ne.s, guides et accompagnateurs) ; expérience touristique en refuge ; diagnostics de l’Information géographique volontaire créée par les usagers sur les réseaux sociaux (Camp to camp, SkiTour…) ; santé et écologie corporelle en refuges ; responsabilité des gardiens, sécurité et accidentologie ; pratiques artistiques et culturelles en refuge ; relations de genre et mixité sociale en refuges ; abris et cabanes non gardées ; divagations hors-sentiers et bivouac (RECREBIODIV LECA-PACTE-EDYTEM) ; ateliers de créativité et de prospective  (RefugeRemix) ; évolution du paysage à partir de séries de cartes postales de refuges (Paysages alpins en mouvement LabEx ITEM-ZAA)…

– Chercheur.e.s impliqué.e.s : Isabelle Frochot (IREGE), Véronique Reynier (SENS), Mikael Chambru (GRESEC), Paule-Annick Davoine (PACTE), Philippe Garin (LIG), Clémence Perrin-Malterre (EDYTEM), Sandra Lavorel (LECA)

– Partenaires impliqués : FFCAM, Fondation Petzl, Musée Dauphinois

3.3. Premières communications et publications à venir

L’expérience des autres dispositifs sentinelles montre que 4 à 5 années sont nécessaires avant de stabiliser les protocoles de recherche à dimension pluri/interdisciplinaire et collaborative. Dans le cas de Refuges sentinelles, les difficultés rencontrées dans cette phase de co-conception, d’expérimentation et d’implémentation sont accentuées par le caractère social et culturel des données collectées. Pour autant l’ensemble de la démarche constitue une matière particulièrement instructive, et certains résultats portant sur la fréquentation commencent à atteindre une dimension significative.

Plusieurs communications ont été présentées dans des colloques et journées d’études :

– Mountain huts: laboratories for environmental and cultural change. The transdisciplinary approach of the « Sentinel mountain huts » research program in Écrins National Park (France). M. Marcuzzi (1), Ph. Bourdeau (1), C. Dentant (2), J. Charron (2), R. Bonet (2), International Mountain Conference, Innsbruck, 08–12 September 2019

(1) Université Grenoble-Alpes, UMR PACTE, LabEx ITEM

(2) Parc national des Écrins

– La montagne en été́ : une approche empirique pour étudier spatialement le changement des pratiques, R. Balzarini (1), E. Ployon (2) et M. Marcuzzi (2), Conférence francophone SIG ESRI 2018, Paris, octobre 2018

(1) INRIA

(2) PACTE

– Observations d’évolutions socio-écosystémiques en haute montagne : l’apport de la géomatique au dispositif Refuges Sentinelles. Colloque SAGEO 2021, communication acceptée. R. Balzarini (1), E. Ployon (2), Ph. Bourdeau (2).

(1) INRIA

(2) PACTE

Le poster scientifique « Refuges sentinelles » a été lauréat de la Sustainable Summit Conférence en Juin 2018.

Des publications sont en cours de rédaction sur la conception et la mise en place du dispositif et ses premiers résultats thématiques, en vue de soumissions en 2021 à des revues scientifiques, en ciblant plus particulièrement le Journal of Alpine Research/RGA, Ecomont, Mountain Research & development, mais aussi Annals of Tourism Research.

4. Une dimension partenariale et collaborative centrale

La dimension partenariale et collaborative est centrale dans la co-construction et la mise en œuvre de Refuges sentinelles. Elle s’opère d’une part sur le plan scientifique par la mobilisation de chercheur.e.s de plusieurs laboratoires et établissements du périmètre du LabEx ITTEM dans une logique pluri-inter-transdisciplinaire ; et d’autre part sur le plan opérationnel , institutionnel, professionnel et territorial. En cela, en cohérence avec le projet Sentinelles des Alpes, Refuges sentinelles constitue un collectif hybride qui fédère des scientifiques, des gestionnaires d’espaces protégés, des collectivités, des professionnels du tourisme, des ONG et des usagers de la montagne.

De 2016 à 2021, les partenaires du dispositif sont :

  • Laboratoires et programmes de recherche : PACTE, IGE, LECA, SENS, CERAG, INRIA, INRAE, EDYTEM, IREGE, Zone Atelier Alpes du CNRS, CDP Trajectories (IDEX UGA), L’VIS, Jardin alpin du Lautaret
  • Espaces protégés : Parc National des Écrins, Office Français de la Biodiversité
  • ONG et associations : CREA Mont-Blanc, Collectif MuséoMix, LowTech Lab INPG Grenoble, Educ’Alpes, Fondation Petzl, Mountain Wilderness, Alpes Là
  • Territoires : Offices de tourisme intercommunaux La Grave-Villar d’Arène, Pays des Écrins
  • Fédérations et clubs sportifs : FFCAM, STD
  • Organisations professionnelles : Associations des gardien.ne.s des Hautes-Alpes et de l’Isère, Syndicat National des Gardiens de Refuges et gites d’étape, Syndicat National des Guides de Montagne, Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne

Les co-financements obtenus témoignent de cette dimension partenariale :

  • Parc National des Écrins (2017-2018-2019-2020-2021)
  • Labex Innovation & Territoires de Montagne (2017-2018-2019-2020)
  • CDP Trajectories Grenoble-Alpes (2017-2018-2019-2020)
  • Zone Atelier Alpes du CNRS (2018-2019-2020-2021)
  • Université Savoie Mont-Blanc (2019-2021)
  • IDEX Grenoble-Alpes (2019-2020)
  • Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (2017-2018-2019-2020-2021)
  • Fondation Petzl (2019)

5. Une valorisation opérationnelle et culturelle très active

Les résultats et l’expertise issus du dispositif ont vocation à être valorisés comme ressources opérationnelles dans les champs de l’observation et de l’ingénierie touristique, de la formation professionnelle et de l’éducation à l’environnement. Cette démarche constitutive de Refuges sentinelles se traduit par une participation active à des travaux et évènements sur les refuges :

  • groupe « Refuges » du Commissariat de massif des Alpes
  • comité de pilotage du projet d’offre d’itinérance en alpinisme dans le massif des Écrins (PNE, Cie des Guides, FFCAM, Espaces Valléens, ADT, Région PACA)
  • comité d’organisation de l’exposition sur les refuges au Musée dauphinois et animation d’une collecte participative de cartes postales de refuges
  • écotraversée de Belledonne (Alpes-Ecotourisme et Commission Milieu Montagnard FFCAM 38)
  • Co-organisation de la Journée « Jeunes en refuges » (EDUC’ALPES, Syndicat national des Gardien.ne.s de refuges, Commissariat de massif des Alpes, Refuges sentinelles)
  • prospective des formation aux métiers de la montagne (AFRAT)
  • élaboration d’un produit d’itinérance de tourisme scientifique dans les refuges sentinelles (Labellisé Marque Parc national des Écrins)
  • participation à la création de l’International Network for Scientific Tourism https://scientific-tourism.org

Sur le plan pédagogique, le dispositif accueille de 2 à 4 stagiaires par an (Universités Grenoble-Alpes, Savoie-Mont-Blanc, Aix-Marseille, Montpellier), qui ont donné lieu à 15 mémoires de Licence professionnelle et de master de 2015 à 2020, sur un large éventail de thèmes, et à 1 mémoire de diplôme d’université de gardien.ne de refuge.

Des articles sur le dispositif Refuges sentinelles et ses actions ont été publiés dans des revues spécialisées ou dossiers. Citons notamment : Montagnes Magazine # 469 (2019), L’Alpe # 88 (2020), Dossier thématique #8 Mountain Wilderness (2019), Gazette du tourisme (mars 2018), Cahier thématique du GREC Sud (2018).

2 vidéos ont été réalisées et éditées avec le soutien du Labex ITEM et des partenaires du dispositif :

  • Refuges sentinelles 2017 9’ (sélection au Festival Sciences et Montagnes 2018)
  • RefugeRemix (2020) 8‘

6. Bilan 2019-2020 et perspectives 2021-2022

Au cours des 2 dernières années, l’activité déployée a essentiellement consisté à poursuivre la mise œuvre des protocoles de terrain du cœur de dispositif selon les 3 niveaux d’implication des refuges. De nombreuses actions connexes ont été développées en contribuant à accentuer l’effet structurant de Refuges sentinelles dans le contexte des enjeux croissants de diversification de l’offre touristique et de polarisation des fréquentations et de questionnements autour des refuges.

La candidature avec succès au Projet de recherche collaborative international (PRCI) du FNS-ANR permettra de mobiliser des moyens coordonnés et mutualisés sur l’axe « Fréquentation, métiers et prospective des refuges » avec 2 thèses et un ingénieur de recherche (Écrins-Mont-Blanc-Valais) sur la période 2021-2024, en renforçant la démarche d’essaimage du dispositif dans le massif du Mont-Blanc et en Suisse (programme HutObsTour PACTE-SENS-CIRM UNIL).

La programmation des activités de Refuges sentinelles au cours des 2 prochaines années (2021-2022) vise d’une part la consolidation et l’essaimage du dispositif, d’accentuation de sa dimension participative, et d’autre part la valorisation académique de la démarche poursuivie et des premiers résultats.

Citons parmi les principales actions prévues :

  • Mise en place d’un groupe de travail pour implémenter l’axe Biodiversité
  • Finaliser la base de données Alpes/France sur les refuges + Valoriser les données
  • Rencontre scientifique fin d’hiver 2021
  • Réaliser et valoriser l’expédition scientifique « Approche Terrain Basée sur l’Interdisciplinarité-ATBI destinée à expérimenter une démarche d’inventaire généralisé des socio-écosystèmes d’altitude (soutien ZAA, Parc National des Écrins)
  • Opérationnaliser l’essaimage géographique du dispositif dans les massifs du Mont-Blanc et du Valais ; poursuivre les contacts en cours en Vanoise et Val d’Aoste.
  • Opérationnaliser le réseau de « guides sentinelles » avec le Syndicat national des guides, et le réseau « alpinistes sentinelles » avec la FFCAM
  • Observer les pratiques du bivouac, de leurs impacts et des interactions avec les refuges
  • Installer des appareils de photos constats dans de nouveaux refuges et tester des capteurs de présence en refuges (programmes Wildcount UGA et TerraForma ZAA)
  • Organiser un workshop sur les méthodes et outils de monitoring des fréquentations touristiques diffuses et déconnectées, en lien avec les espaces protégés
  • Renforcer la valorisation des résultats du dispositif : newsletter trimestrielle ; notes de synthèse thématiques (fact sheets) ; baromètre annuel des refuges (repères-clés et indicateurs, bilans saisonniers) ; articles dans des revues et pages web d’ingénierie touristique ; partenariat avec les territoires et O.T. ; base de données photographiques
  • Poursuivre le développement de la page web RefLab comme plateforme de ressources sur les refuges
.Pour en savoir plus :
 .LA COMMUNAUTÉ REFLAB.
La communauté des Refuges Sentinelles lors du débriefing de fin de saison 2017

 

Refuges sentinelles, ce sont des chercheur.euse.s, des partenaires institutionnels, des associations et syndicats professionnel.le.s, des acteur.rice.s du tourisme en montagne… autant  d’interlocuteur.rice.s partageant une culture de l’observation et qui font la richesse des échanges et la diversité de nos explorations. Toutes et tous sont impliqué.e.s sur la base du volontariat et sont au cœur du dispositif de la construction des questions de recherche, au débriefing de fin de saison en passant par la mise en œuvre des protocoles de recherche et d’observation sur le terrain.

 

 
 
 
 
Les refuges du réseau
 





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Les chercheur.euse.s issu.e.s de différents laboratoires :

CERAG, EDYTEM, IGE, INRIA, INRAE, IREGE, LECA, PACTE, SENS